jeudi 28 juin 2012

Vers Sao Miguel

Mercredi 27 juin : nous quittons notre petit nid de Santa Maria pour Sao Miguel qui nous atteignons vers 20h après une navigation un peu chaotique qui a alterné moteur et voile. On a même dû prendre un ris sous un grain.

mardi 26 juin 2012

Santa Maria

Ce n’est pas que l’île de Santa Maria soit immense, mais ses 17 km de long sont parsemés de plusieurs sommets au-dessus de 200 m, et couronnés par le Pico Alto à 590 m. Autant dire que le vélo n’est pas adapté pour la visiter. La marche à pied ne nous convient pas non plus : il fait trop chaud, et trop humide pour nous et nous sommes encore sous le coup de la traversée. Reste une location de voiture ou de vélomoteur : nous sommes 3 et choisissons la voiture.
Dans le "désert rouge des Açores"
Nous découvrons ainsi samedi et dimanche un résumé de climatologie et d’hydrologie, de la mer à la montagne, du soleil au nuage en quelques kilomètres ! Une base sédimentaire et une activité volcanique créent des paysages variés. L’eau coule abondamment. 
La cascade de Maia
L’homme en a profité pour installer agriculture et élevage et plusieurs villages typiques. La vigne est, comme dans le Douro installée sur des coteaux escarpés. 
Les vignes en terrasses
Quelques plages avec du sable mi-clair et mi-sombre ; mais surtout 3 piscines « naturelles » : des bassins créés par des roches volcaniques protégeant un morceau de côte, et aménagés pour une baignade en toute sécurité, dans une eau renouvelée à chaque marée : super ! 3 jours, 3 bains !
Piscine "naturelle"
Le Pico Alto reste enturbanné dans ses nuages ; il paraît que la vue de là-haut est extraordinaire, mais pas en ce moment ! Mais l’île présente d’autres belvédères très intéressants.
Dans le port, l’activité est intense. Une nouvelle digue a été aménagée pour protéger une marina flambant neuve, mais elle reste proche de l’activité de pêche. Si le week-end est resté calme, dès dimanche soir les marins pêcheurs s’activent et lundi après-midi nous assistons au débarquement d’au moins 80 thons germons d’une grosse barque d’une quinzaine de long « armée » de canes à pêche genre bambou !!! Même barque, même opération mardi matin…
Les bateaux de plaisance sont peu nombreux : un Suisse qui a abîmé son bateau pendant la traversée des Canaries et attend des pièces, un Français qui s’est abîmé la jambe en arrivant et attend l’autorisation du médecin local pour la réutiliser, et bientôt deux bateaux allemands en provenance des Canaries. Plusieurs des équipages vivent à l’année sur leur bateau et se sont déjà rencontrés, sous d’autres cieux…
Le village est tout étiré autour de deux artères, en pente, évidemment au-dessus du port.
Bref, l’île est agréable et très peu touristique. Le seul défaut pour un plaisancier : sans mode de locomotion automobile, il est vite confiné au port.
La caldeira de San Lourancao
Lundi au petit matin, nous amenons Pierre à l’aéroport. Quelques courses, un bain et nous rendons la voiture. Maintenant le programme est tracé : repos et remise en état du bateau !

Traversée vers les Açores

Samedi 16 juin, nous allons au marché de Lisbonne pour nous approvisionner en produits frais pour la traversée. Un peu de viande et de légumes à cuisiner pour les moments calmes, et de quoi grignoter dans les moments plus agités, en essayant de conserver une alimentation quasi-équilibrée. Lisbonne est aussi doté d’un super magasin diététique avec tous les produits sans gluten. Enfin, nous avons trouvé un magasin qui s’est spécialisé dans les produits locaux : pain de maïs et jambon à découper sont appétissants.
Il est l’heure d’aller chercher Pierre à l’aéroport. Le « hic » c’est que nous avions prévu d’y aller en transport en commun, avec changement de bus en centre ville, mais aujourd’hui a lieu une grande manifestation contre les conditions économiques au Portugal… Avec des trains de banlieue et un taxi, nous nous débrouillons.
Nous donnons juste le temps à Pierre (arrivé de Cardiff un peu pâle) de poser le pied sur le bateau et levons l’ancre : les conditions météo sont favorables à une traversée, et la marée descend ce soir et serait contre nous sur le Tage si nous attendions demain matin. Tant pis pour le tourisme à Lisbonne… Et une heure d’amarinage au près sur une rivière : pas mal non, pour préparer la traversée ?
Nous passons donc la nuit à Oeiras, une petite marina très récente et confortable (mais chère) à l’entrée de la rivière. Pour fêter notre départ vers les Açores (ou pour fêter le saint patron de Lisbonne), nous avons même droit à un feu d’artifice en musique !
Il est 8h30 dimanche 17 juin : c’est parti !
Notre plus longue traversée jusqu’à présent a duré 2 jours et 3 nuits. Nous pensons couvrir les 750 nautiques qui nous séparent de Santa Maria en 5 jours ou 5 jours et demi. En fait, nous n’arriverons que samedi 23 juin à 8h45, soit 6 jours plus tard en ayant parcouru 874 nautiques. Des vents faibles et contraires nous ont obligé à louvoyer le premier et le dernier jour, et les vents et mer forts de la 3° nuit à composer avec la direction des vagues…
Ah ! Cette 3° nuit ! Le « grand » souvenir de la traversée : 22 à 25 nœuds bien établis et des rafales à 32 nœuds, dans une mer « grosse ». Rien de grave, mais dans une nuit noire, tout est plus impressionnant. Deux ris, la trinquette (abattue au plus fort de la perturbation), nous avions l’impression de filer à fond de train dans l’inconnu ; les seules sources de lumière venant de la réflexion d’une lumière diffuse sur la crête écumeuse de notre sillage. Une lame déferle sans prévenir (ni buter sur le franc bord) dans le cockpit : pas sympa pour les deux marins de quart, mais les 200 litres d’eau sont instantanément évacués grâce au cockpit ouvert. Au fait, qui avait « omis » de verrouiller le hublot arrière droit, celui qui donne sur la couchette des parents ??
Et, bien sûr, les sifflements, les grincements du gréement, les bruits divers auxquels on devient très sensibles. D’ailleurs, même par temps plus calme, nous avons tous les trois « entendu » des voix !
Au bilan, d’excellentes conditions de traversée, avec peu de calme plat (seulement 36 heures de moteur et souvent en combinaison voile et moteur), un soleil quasi omniprésent, des ciels pleins d’étoiles (mais sans lune), dont certaines filantes, des satellites… des vents majoritairement maniables et porteurs et une légère perturbation.
6 jours, cela reste long : nous avons le temps de réfléchir… 360° d’horizon uniforme (sauf le sens du vent et des vagues)… Nous comprenons très bien la théorie de nos grands aïeux d’une terre plate et ronde, avec le risque de tomber dans le néant lorsqu’on en atteint le bout…
Pierre à la cuisine
La nuit, ce sont les quarts de 3 heures qui nous occupent et la surveillance des autres bateaux sur la mer (en fait, une douzaine de cargos pendant les première 24 heures, puis une demi-douzaine en 5 jours, pas toujours signalés par une émission radio AIS), aucun voilier. Je dois d’ailleurs rapporter qu’après 2 jours d’un horizon constant et vide de signaux humains, un cargo peut apparaitre « beau » !
Pendant la journée nous observons de près les humeurs du vent et sommes plus exigeants quant à la vitesse du bateau (nous avons l’occasion de passer une journée sous spi et plusieurs fois de combiner voile et moteur ; le bateau atteindra quand même 11,2 nœuds), nous complétons nos nuits, accordons beaucoup d’importance à nos repas et autres petits plaisirs, regardons la mer. La rencontre avec les animaux est très importante. Des bancs de petits dauphins vont nous accompagner à 4 reprises : c’est à chaque fois la fête ! Des oiseaux que nous ne connaissons pas se montreront tout le long de notre trajet, rasant la mer et s’appuyant d’une aile sur la crête d’une vague pour virer : Internet nous apprendra à l’arrivée qu’il s’agit de puffins cendrés, relativement spécifiques. Durant la dernière journée nous observons de petits « flotteurs » d’une dizaine de centimètres de long à la surface de la mer, en forme de voile de jonques chinoises : des poissons volants ?? Grâce à une liaison satellite nous prenons une fois par jour les prévisions météo et donnons notre position à Patrick. Ce moment est choisi en fonction de l’état du skipper : Daniel doit en effet « gérer » son mal de mer, qui le tiendra bien 4 jours sur 6…
Il faut se protéger du soleil
Dernière aventure à l’approche de Santa Maria : du brouillard qui s’ajoute à la nuit. Avec le radar et l’équipage au complet sur le pont, tout se passe bien. Mais les côtes tardent à se montrer… En fait, nous comprendrons que le phénomène est normal : les 590 mètres d’altitude du Mont Pico Alto condensent la vapeur de l’atmosphère…
Belle arrivée…  L’équipage et le bateau sont en bon état. Tout est salé, les coussins, les vêtements. Les pantalons sont pratiquement raides de sel. La drisse de grand’ voile devra être amputée d’un bon mètre : elle est usée par le réa du premier ris. Nous avons perdu une pince multiprise utilisée pour manipuler l’hélice de l’hydro-générateur. Bref : tout c’est passé au mieux !
L'entrée du port de Santa Maria
Notre premier contact est avec la police maritime qui nous attend sur le ponton (très sympa…), puis avec le responsable de la marina, etc… C’est long quand on est en manque de sommeil et que l’on veut profiter de l’île avant de reprendre l’avion pour Londres !

samedi 23 juin 2012

Santa Maria

Nous venons de rallier Santa Maria depuis Lisbonne en 6 jours exactement et ça nous a semblé long malgré des conditions plutôt favorables et une petite dépression au milieu qui nous a levé une mer un poil croisée et difficile.
Sommes fatiguées mais heureux d'être sur cette île magifique que nous avons commencé à explorer...

dimanche 17 juin 2012

vers les Açores

Après avoir récupéré Pierre à l'aéroport de Lisbonne, nous partons aujourd'hui vers Santa Maria aux Açores.
A bientôt

vendredi 15 juin 2012

Lisbonne sous le soleil

Mercredi 13 juin, nous quittons Peniche avant 8 heures avec deux autres voiliers français. Le vent est inférieur à 20 nœuds (pas bon le site du responsable de la marina de Peniche), et portant. La houle est importante, mais la mer est ordonnée et il fait grand soleil. Nous décidons de ne pas monter la grand voile, qui dans ces conditions n’apporte pas grand-chose et impose le risque d’un empannage : la baume traverserait alors le bateau avec violence, emportant ce qui se trouverait sur son passage. Les conversations de pontons nous avons d’ailleurs signalé qu’un membre d’équipage d’un RM ou d’un Randonneur 1200 aurait été rapatrié la semaine précédente, blessé à la tête dans ces conditions ???
Et comme nous sommes bien vent arrière, nous utilisons les deux voiles d’avant, génois tangonné et trinquette en ciseaux [j’entends déjà certains me dire que les termes sont trop techniques : nous avons tourné un petit film avec l’IPaD et dès que nous saurons le mettre en ligne, nous vous montrerons]. Dans l’après-midi, lorsque le vent augmentera nous dépasserons ainsi les 7,5 nœuds ! C’est la première fois que nous adoptons cette configuration et, ma foi, elle nous plaît bien.
Vers 15h30 nous entrons dans la baie de Lisbonne, et le vent force (pointes à 29 nœuds) : sous trinquette seule, nous sommes à 6 ou 7 nœuds, et c’est très confortable. L’estuaire du Tage est immense. Il y a du spectacle sur les rives (urbanisées) et sur la mer. Nous laissons ainsi la priorité à un ferry de 330 mètres… Et nous apercevons le pont du 24 avril, orgueil de Salazar qui traverse le Tage en nous offrant un tirant d’air de 70 mètres, la Torre de Belem du XVI° siècle…
Le pont du 25 avril
Vers 19 heures, nous nous amarrons à la Doca de Alcantara, la marina la plus proche du centre ville de Lisbonne, heureux mais fatigués.
Le décor est « spécial » : à un en mile amont du pont en métal (quelque peu bruyant), dans un dock reconverti en marina (au moins partiellement : des grues chargent des porte-containers à 100 mètres), près d’entrepôts reconvertis (par exemple en boîte de nuit, qui boum-boume jusqu’à pas d’heure le matin), entre le fleuve et les voies de train, de tram, de bus… Mais, en centre ville et tout près des transports : alors, on s’y fait ! « On » est même content ! Et puis on retrouve des équipages connus, on bavarde… Un couple de navigateurs portugais qui nous avaient hurlé les résultats du match de foot Portugal – Allemagne en cours de jeu alors que nous les dépassions sur la rivière s’amarre juste à côté de nous et nous propose bière et vin locaux en nous prodiguant des conseils pour la visite de la ville.
Il nous reste 3 jours pour visiter la ville, accueillir Pierre et préparer le bateau, car si les prévisions météo se confirment, nous pourrons partir dès dimanche.
Pas de photo de Lisbonne : nous ne serons pas à la hauteur de ce que vous trouverez sur le net (et l’appareil est lourd). Mais ce que nous avons vu jeudi et vendredi nous a enchanté, et avant tout le monastère de Jeronimo. Nous ne vous en dirons pas plus, seulement que du 8° siècle avant JC à aujourd’hui, des Phéniciens aux Français de Napoléon, des tremblements de Terre au fado… il y a à faire !

jeudi 14 juin 2012

Peniche

Dimanche 10 juin, le vent était effectivement favorable mais un tantinet faible. En revanche, la mer… Une fois n’est pas coutume : c’est Danièle et non Daniel qui a été malade ! A part cela, une étape de près de 60 miles sans difficulté majeure. Les casiers et filets de pêcheurs sont toujours très nombreux : il faut cependant maintenir l’attention. Et deux visites agréables : une perruche blanche et bleue qui se joint à nous pour deux heures de bateau-stop, et un banc de marsouins qui ne fait que passer !
Elle est jolie, non ?
La marina de Peniche n’offre aux visiteurs que quelques places le long d’un ponton, et les marins pêcheurs du port d’en face n’hésite pas en sortant à grande vitesse à créer des vagues qui les secouent (même à 4 heures du matin : ils travaillent, eux !). Les sanitaires sont réduits au minimum, mais l’ambiance est familiale et sympathique. Autant d’ailleurs avec les Portugais qui nous accueillent qu’avec les équipages des autres voiliers qui se dirigent vers le Sud : les ports sont si peu nombreux le long de la côte que nos rencontrons toujours les mêmes ! Les liens se créent…
Après une nuit réparatrice, nous louons des vélos : la Pointe au Sud de laquelle Peniche est blotti est superbe. Les longues plages de sable se sont interrompues pour faire place à quelques falaises (modestes, mais dont la roche est tourmentée : les petites criques, grottes, points de vue se succèdent). Nous visitons aussi plus au Sud le village de Baleal qui était autrefois établi sur une île, avant qu’un isthme de sable le relie à la côte : de belles plages, fréquentées par les surfeurs et un village mignon car les touristes ne sont pas encore arrivés en masse !
Le fort de Peniche
La météo s’annonce bien agitée mardi 12 juin : cela nous donne l’occasion d’aller jusqu’à la forteresse de XVI° siècle qui veille sur la marina. Son histoire est tourmentée et nous permet de réviser le peu que nous savions sur Salazar qui l’a utilisée comme prison politique jusqu’en 1974. La ville ancienne située à ses pieds est donc toute proche et ses restaurateurs se targuent de proposer le meilleur choix de poisson : nous en profitons !
Le compte à rebours pour récupérer notre fils Pierre à l’aéroport de Lisbonne est entamé : nous nous occupons aussi de faire les pleins, la lessive...
Mardi soir, le responsable de la marina nous transmet les infos météo de son site préféré : des rafales à 40 nœuds y sont prévues : pas bon ! Mais les autres sites, dont celui de Météo-France sont plus optimistes : nous décidons de partir le lendemain de bonne heure car l’étape pourrait être longue.

samedi 9 juin 2012

Figueira de Foz et Coimbra

Mercredi 6 juin s’était présenté sans vent, mais avec une faible houle : nous avons préféré rester au mouillage pour éviter une étape au moteur. Était-ce une bonne décision ?
Après une matinée de petits travaux sur le bateau, dont un changement de logiciel anti-virus sur notre ordinateur de secours (qui donnait des signes de ralentissements inquiétants) et une après-midi en visite sur la plage et la dune de Sao Jacinto qui font partie d’un parc naturel protégé, nous passons une nuit pleine d’inquiétude : certes il y aura du vent (au moins, un peu) jeudi, mais il y aura aussi de la houle, et pour sortir de la ria, ce n’est pas bon ! D’ailleurs nous entendons les vagues se fracasser sur la plage à 2 km… ambiance !
Pour mettre toutes les chances de notre côté, en respectant au mieux le sens du courant… nous levons l’ancre vers 6h00 jeudi 7 juin. Au final, les choses se présentent plutôt bien, et nous sortons de la ria sans trop d’encombre. Mais… la houle d’Ouest, agitée par des vagues de Sud-Ouest levées par le vent de cette nuit et par des vagues du Nord liées au vent actuel créent une mer confuse et dure. Même lorsque nous réussissons à atteindre 7 nœuds (sous un orage qui nous cueille juste après la sortie de la ria), nous tapons dans « la » vague et « plantons des pieux ». Aucun danger, mais la conséquence est rapide : nous sommes malades, bien malades. L’orage passé, le vent devient constant et inférieur à 10 nœuds, mais la mer demeure en l’état…
Fatigués, nous décidons de faire étape vers midi à: la ville ne présente pas grand intérêt (c’est d’abord une station balnéaire moderne), la marina est chère, mais… assez facilement accessible et bien protégée.
La météo devient répétitive : pas de vent pour les 2 jours à venir. Alors ? Coinbra !
La ville de Coinbra est située à une petite heure de train de Figueira da Foz. Le train nous y emmène vendredi 8 juin (au fait, c’est l’anniversaire de Danièle !) à travers rizières et nids de cigogne. Et des nids de cigogne, il y en a, et habités ! Sur les poteaux de lignes haute tension, nous en avons compté jusqu’à une vingtaine par pylône ! Nous avons tenté d’en photographier à travers les vitres du train, avec un avant plan très mouvant : bof…
L’université de Coimbra
Les premiers bâtiments qui forment le château de Coinbra ont été bâtis par les Maures, puis les premiers rois du Portugal l’ont habité, puis l’université s’y est installée (périodiquement) à compter du XII° siècle. Autant dire que la ville est intéressante sur le plan historique, mais aussi architectural (sur une colline au bord d’un fleuve, évidemment) et culturel car les étudiants représentent 1/3 des habitants. 
Sympa les étudiantes...
Un Panthéon du XII°, une ancienne cathédrale qui a commencé ses jours comme mosquée, une nouvelle qui ne date que du XVI°, une bibliothèque édifiée et garnie grâce aux trésors ramenés des colonies début XVIII°… : magnifique et sympathique !
Samedi 9 est plus laborieux : grand nettoyage, marché (magnifique) et plein au supermarché (Leclerc) qui accepte de nous livrer si nous achetons « beaucoup » de marchandises : nous sommes donc dans l’obligation de faire nos provisions de Porto !
L’étape de dimanche devrait nous emmener à Nazaré ou à Peniche, en fonction du vent. La mer devait être plus calme… Et il nous faut commencer à compter les jours pour cueillir Pierre à l’aéroport de Lisbonne le 16 juin.

mardi 5 juin 2012

Aveiro


Lever 5h45 lundi 4 juin, pour un départ ¼ d’heure plus tard. Le vent n’est pas levé, la mer est calme : petit déjeuner et toilettes se feront en route. Les couleurs sont magnifiques au lever du jour, et même les buildings du bord de mer sont beaux ! Calme, soleil et légère houle vers 9h00 quand nous passons au large du port de Lexioès où quelques cargos sont mouillés en attente. A midi, nous pouvons enfin couper le moteur. Car le vent s’est levé : pas violent, mais suffisant. Nous montons même le spi jusqu’à l’entrée de la ria d’Aveiro. Il est temps d’arriver : le vent est déjà en train de tomber…
Pikourous dans un cadre idyllique...
L’entrée de la ria permet l’accès de l’eau de mer à une lagune qui s’étend sur 50 km, et les coefficients de marée sont de 100 en ce moment : autant dire que les courants peuvent atteindre près de 8 nœuds, surtout au reflux (marée descendante). Mais nous nous présentons au bon moment… Le courant, d’environ 3 nœuds nous pousse vers le mouillage que nous avons choisi. Le plus difficile à maîtriser au final ce sont les dizaines de petites embarcations qui descendent à fond vers l’estuaire, puis coupent leur moteur et se laissent dériver vers l’amont en pêchant !

Un sacré pêcheur
Nous nous ancrons devant São Jacinto, un village bâti autour d’un camp militaire. Nous débarquons en annexe sur un ponton envahi de pêcheurs à la ligne : c’est une frénésie et tout le monde pêche de petits poissons appelés carapaus qui, nous explique t’on, se cuisinent en friture avec de la tomate. Qu’à cela ne tienne, nous allons dans la boutique voisine acheter les hameçons adaptés : pourquoi pas nous ? Le village est encore une surprise : maisons modernes de type casernement américain, tout au cordeau…
Carapaus
 Et la soirée permet à Daniel de pêcher : carapaus, petites sardines et même un calamar !

Mardi 5 juin nous permet de visiter la ville d’Aveiro que nous atteignons après quelques minutes de ferry et ¼ heure de bus. Nous continuons à être surpris par le Portugal : autant la côte devant Povoa de Varzim était bâtie, autant celle qui entoure la ria d’Aveiro est déserte. Nous n’imaginions donc pas la densité des villes que la ria pouvait accueillir. En fait, la lagune est séparée de la mer par une dune qui fait donc quelques dizaines de kilomètres et qui est protégée. Les constructions se font donc à l’intérieur. La ria est fortement industrialisée, et d’importants cargos empruntent la passe que nous avons prise.
Mais le paysage est plat et ne ressemble plus du tout à celui de la région de Porto. La ville d’Aveiro est magnifique, entre une Venise ensoleillée au bord de ses canaux que nous visitons dans les bateaux locaux, les moliceiros, une ville internationale moderne, un quartier arts déco de Paris…
Venise au Portugal

La spécialité pâtissière locale : les ovos moles (à prononcer avch molch), à base de jaunes d’œufs et de sucre… 60 jaunes pour 1 kg de sucre d’après le guide du routard… Pour un régime sans gluten, c’est parfait ! De même que le pain de maïs, d’ailleurs !

Au bilan : il est possible d'aller mouiller dans la lagune d'Avéro en se présentant de préférence à l'étal de haute mer, par houle modérée (1,5 à 2 m) et par temps calme. Attention, les courants au jusant peuvent atteindre 8 kt...
La tenue de notre ancre à Sao Jacinto sur des fonds de vase noire s'est révélée excellente.

Autour de Porto

Conforme aux prévisions météo, le vent s’est bien levé de Nord-Ouest mercredi 30 mai, mais pas très tôt ! Comme nous avions 45 nautiques à parcourir, nous ne l’avons pas attendu et sommes partis au moteur vers 10 heures ; et vers 11h30, nous étions sous voiles, avec un génois tangonné, une petite houle : grand confort ! Vers 13h30, nous arrivions à la hauteur du Rio Miño qui marque la frontière entre Espagne et Portugal : nous avons descendu le drapeau espagnol pour monter celui du Portugal. Le vent est monté progressivement jusqu’à atteindre 30 nœuds dans une rafale quelques nautiques avant d’arriver à Povoa de Varzim. Toute cette côte Nord du Portugal est sableuse et rectiligne : un peu nos Landes, sauf qu’elle est très construite. Aucun abri naturel, et la houle du large y est toujours présente. Le port de Povoa de Varzim s’est abrité derrière deux grandes digues, mais il n’y a aucune protection avant d’entrer dans le port ; avec ce vent et la mer qu’il a levée, enlever les voiles est impressionnant ! A 18h00, nous sommes amarrés, et bien contents de l’être !
Nous sommes accueillis par l’équipage du Randonneur 1200 que nous avons rencontré à Baïona et qui n’a guère été plus rapide sur cette navigation ! Et par le responsable du port et un couple d’Anglais. En fait, nous découvrons que toutes une communauté essentiellement anglaise mais aussi française vit ici à l’année, dans la marina : elle est confortable, peu chère, peu fréquentée par les bateaux de passage comme le nôtre qui lui préfère la marina de Lexioès située 12 nautiques plus au Sud, et donc plus près de Porto, mais… incluse dans un port de commerce immense et très actif, et donc dans une zône industrielle : beuh ! Et le métro de Porto vient nous chercher à quelques centaines de mètres !
La ville de Povoa de Varzim que nous découvrons le lendemain est agréable, les plages immenses, le centre ville ancien et le musée local sympathiques.
Le vent ne s’annonce pas bien vaillant dans les jours à venir : nous décidons de louer une voiture pour aller visiter Porto et l’intérieur du pays.
La capitainerie s’occupe de tout : Une petite demi-heure après avoir fait notre demande, nous quittons la marina vers Porto le vendredi 1° juin.
Porto vu du pont Eiffel
Sa vieille ville où se côtoient des bâtiments de toutes sortes, époques et état d’entretien, dans un étagement vertigineux sur les côtes du fleuve Douro, avec sur l’autre rive ses chais à porto qui s’offrent à la visite et à la dégustation, des églises de la plus modeste à celle dont la décoration intérieure « dégouline » d’or est incompréhensible mais charmante.
Nous poursuivons notre acculturation en nous dirigeant samedi vers la haute vallée du Douro, où sont cultivées les vignes qui donnent naissance au porto.
Sonneur de Gaita
Un premier arrêt à Amarante : c’est la fête du saint patron de la ville, São Gonçalo et l’ambiance est chaude : fanfares (avec gaïta), majorettes, immense marché, et préparation de la procession. Les cerises, abondantes, sont excellentes. Nous continuons notre route jusqu’à tomber sur une écluse. Les écluse, nous avons l’impression de connaître, pour en avoir passé quelques unes… Mais celle-ci ! Au moins 30 mètres de haut, comme un long boyau noir et profond…
La vallée du Douro
De lacets en lacets, nous arrivons au cœur du domaine du porto : magnifique, mais aussi un contraignant : les coteaux sont en apique au-dessus du fleuve, et chaque mètre carré de terrain est exploité. La pente est souvent si raide qu’une seule rangée de pieds de vigne a pu être plantée sur une terrasse et que la rangée suivante est 2 mètres plus bas ! La route publique est étroite et tortueuse et il est difficile de s’arrêter, même pour prendre une photo. Et nous avons tenté une « route » privée : l’office du tourisme nous ayant parlé de logements « à la ferme » nous avons suivi un signe placé au bord de la route : après 2 ou 3 kilomètres d’épingles à cheveux sur une largeur de voiture, je n’osais plus regarder du côté de la pente… Et nous avons jugé le prix trop élevé et avons dû reprendre le même chemin… Mais le  cadre !
C’est dans un village sur le Douro, Pinhão, que nous avons passé la nuit après avoir acheté un peu de porto et goûté les viandes fumées locales...
La clé 3G nous permettant d’avoir accès Internet et aux prévisions météo, nous décidons de rentrer dimanche soir à la marina pour un départ lundi : les vents prévus sont encore très faibles et ne devraient dépasser quelques nœuds que lundi : nous souhaitons en profiter…
Retour par les plateaux à 1000 mètres d’altitude sur une autoroute magnifique : décidément, le Portugal nous mène de surprise en surprise. Arrêt à Guimaraès créée autour de sa tour fortifiée du X° siècle et dont le centre ville moyenâgeux est magnifique, ordonné et très bien entretenu et mis en valeur : Porto est une très belle ville, mais si elle était aussi bien remise en état...
Pour une première escale au Portugal, nous avons l’impression d’avoir vu beaucoup de choses… Question langue, ce n’est pas ça : nous venions juste d’enregistrer quelques mots en espagnol…
Il nous faut maintenant préparer la navigation de demain : nous espérions faire une étape de 75 nautiques, mais le vent ne sera pas suffisant. Après discussion avec les habitués de la marina, nous décidons d’ »oser » entrer dans la ria de Aveiro : elle ne se situe que 45 nautiques au Sud de Povoa de Varzim, et si sont entrée est difficile, le temps calme qui est prévu la rend possible. Mais possible seulement en fin de marée montante, car les courants peuvent y être violents et qu’il est préférable d’entrer alors que houle et courant sont dans le même sens, et avec du fond. C'est-à-dire qu’il nous faudra nous présenter vers 15h30, soit partir vers 6h00 demain matin…